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Sinon il y a le terme "maïeuticienne", issus de la maïeutique qui est l'art de faire accoucher, des enfants ici ou des idées en philosophie/pédagogie.
Mais personne vous comprend alors ça sert pas à grand chose. Au scrabble peut être...
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Pour les esclaves, désolé mais je ne crois pas à l'acceptation de leur condition. L’histoire de leurs multiples actes de rébellion me semble assez documenté pour douter de cette idée. Que ce soit par le vol, le sabotage, la sorcellerie ou par des actes de violence tels que l'assassinat, le marronage ou la révolte, ou encore par la transmission, interdite, de rites et symbole de leurs anciennes cultures, les esclaves ne donne pas l’impression d'avoir accepté leur sort.
La peur voir l'opposition à une révolte me semble plus compréhensible vis-à-vis de la violence de la répression collective qui ne manquera pas de abattre. Même dans ce cas, c'est bien la conscience du statu d'esclave (droit de mort) qui fait peut l'expliquer et non la croyance en une "normalité" de la condition d'esclave.

En effet les féminismes sont divers, au sein même des pays où ils prennent corps. Dans les pays de culture musulmane certaines veulent réfléchir hors du cadre religieux, d'autre en son sein.
De l'extérieur, en tant qu'homme et habitant en Europe, je me garderait bien de tracer des limites du féminisme "légitime" au moyen-orient. Partout où il y a des femmes s'organisant entre elles pour exprimer et défendre leurs droits il y a du féminisme. Les désaccords ne sont pas paradoxaux, ils indiquent les multiples ressources dont dispose les femmes pour penser leur émancipation de différentes manières.
De même, en tant que non-croyant, je ne contredirai pas leur conscience religieuse du port du voile.

C'est pareil pour le voile, je me refuse à en donner une explication unique, une seule signification. Il n'y a pas "une" raison et manière de le porter. Je suis donc dans l'incapacité de répondre sur ce point "crucial". Peuvent-elle néanmoins faire un choix sans devoir s'en justifier ?
Enfin ça me fait toujours bizarre qu'au "pays des droit de l'homme" on puisse interdire un acte (se couvrir les cheveux) selon son intention (religieuse).
On se demande pas en permanence quand on croise une femme maquillée si elle le fait parce qu'on mec la saoule pour être toujours apprêtée ou si elle l'a décidé d'elle-même ce matin là, ou si elle le fait par "pression sociale" ou pour ne pas avoir de remarques au bouleau... On décortique pas beaucoup la pression faite aux femmes pour s'épiler les jambes, actes que j'imagine au combien agréable...
Mais apparemment il n'y a de place pour un seul symbole de l'oppression que subissent les femmes, et, par chance, il est issus d'une "culture" qui n'est pas la notre...
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Pour donner un aperçu de ce que ça donne, voici 2 photos de "la fontaines aux secrets" :
Toutes les cartes de recto :


Et ce que ça peut donner au verso :

Quel peut être l'effet de cette "potion laiteuse" ? Et qu'en est-il de cette "Sensibilité mystique" et de ses effets ? Vous le saurez quand on aura finalisé "la fontaines aux secrets".

Edit : toutes les cartes sont scannées (12 par pages, et oui c'est du 7x7 cm). Il y en a donc pour 6 pages à imprimer.
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L'expression "droit de l"homme" est, au passage, une exception française. Les autres pays (y compris francophones) parlent de "droit humain".
La "déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789 n'employait pas le terme "homme" au sens générique mais pour désigner les personnes de genre masculin. A ce moment, les rédacteurs ne pensaient pas octroyer les mêmes droits aux hommes et aux femmes. En 1793, Olympe de Gouge se fait décapité pour avoir rédiger "la déclaration des droit de la femme", les associations de femmes sont déclarées illégale etc...

La Déclaration universelle des droits de l'homme" (Nation Unies, 1948) débutent par ces mots : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits." Il n'y a qu'en France qu'on a gardé l'expression "droit de l'homme" dans la traduction de ce texte. La France a voulue ainsi souligner la prétendue primauté de la déclaration de 1789...continuant à négliger l'aspect discriminatoire de ce texte.
Il y a donc des associations féministes qui demandent à ce qu'on parle de "droit humain" à la place de "droit de l'homme".
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C'est fou j'ai toujours pensé que si les esclaves ne se révoltaient pas tous les matins, c'est que les maîtres blancs avaient pouvoir de vie et de mort sur eux...Alors que c'est simplement qu'ils trouvaient ça "normal".

Le reste...c'est la "bien-pensance-politiquement-correct" donc c'est pas très original.
Sauf le coup de porter le voile "par période"...genre un permis pour tant de jours par an ?

Si certain.e.s veulent prendre un peu le sujet au sérieux : une intervention de Zahra Ali sur les féminismes islamiques :
https://www.youtube.com/watch?v=2bDsDOLtoU0
Ou comment des femmes ont pensé leur émancipation au sein de la religion musulmane, et se sont attelé à défendre leurs droits (héritage, divorces, polygamie,...) tout en gardant leur voile.
En tout cas les femmes voilées que je fréquente me parlent plus de pression pour les obliger à enlever leur voile que les obliger à le porter. Encore faut-il leur reconnaitre une parole et une faculté de faire des choix par elle-même.
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J'ai fini un proto pour toute une zone souterraine.
Pour faire découvrir "la fontaine des secrets" et ses 68 cartes fan-made, il me faudrait 2 testeurs (agencement, mécaniques, équilibrage), un dessinateur et un infographiste...enfin tout ce qu'il faut pour tenter de concrétiser une zone entière, avec son histoire, ses énigmes, ses trésors...Et commencer sérieusement à agrandir notre terrain de jeu.
Pour ceux qui veulent participer à l'aventure, on se contact par MP et on fait un petit groupe de travail.
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Pas trop le temps, ni l'envie, de répondre à tout. Juste un petit mot sur les couleur rose/bleue.
Au moyen-age c'est l'inverse : le rouge est une couleur guerrière, les hommes en porte la couleur atténuée (le rose) alors que le bleue est la couleur de la vierge Marie, portée donc par les femmes.
Nos codes actuels datent des années 80 sur ce point, certains font le lien avec l'invention de l'échographie qui a permis de connaitre le sexe des enfants avant leur naissance...

ps : il y a eu des féministes qui se sont opposé à la loi de 2005 sur le voile, et il existe même un féminisme islamique. Les courants féministes sont divers et en tension. Il existe des perspectives féministes s'opposant tout autant à la criminalisation du port du voile qu'à celle de la prostitution.
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Pour les carte 100-108 en effet je sais pas si il y a un grand intérêt.
Par contre pour d'autres cartes spécifiques il y a l'avantage de pouvoir faire des cartes "Malédiction" qui s'intègre bien au jeu officiel en demandant de piocher une 7XXX au lieux d'une XXX.
Par exemple pour les
350
on pourrait mettre les créations FM mélangées aux officielles mais elle se verraient direct vu qu'elles seraient imprimer maison. D'où l'idée de garder les
7350
pour la numérotation des nouveau objets FM.
Pour les 4 cartes que je pensai "réserver" elles ont toutes un éléments particulier qui permet de créer une carte : "si vous trouver cet élément sur une carte terrain, vous pouvez la remplacer par son numéro en 7XXX.
Je suis plus clair ?
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Dans la même perspective, j'aimerai mettre à part les numéros 7142, 7271, 7262 et 7364...
Pourquoi donc ? A découvrir dans un futur projet fan-made.

Est-ce que quelqu'un serait motivé pour prendre note de TOUTES les cartes utilisées par les production fan-made ?
Est-ce qu'il existe un document informatique où on pourrait référencer tous les numéro déjà utilisés, pour donner les numéro disponibles pour un projet et le vérifier une fois qu'il est fini ?
Comme ça on pourrait "facilement" dire à un groupe motivé : vous avez les carte allant de 7200 à 7250, sauf la 7225 et la 7230 qui ont déjà été utilisées.
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On va bientôt être confronté à un problème de taille : la numérotation des cartes fan-made.
On peut se dire que chacun, quand il commence un projet peut "réserver" des numéro, comme SaturnNitrik l'a fait.
A moyen terme il faudra un fichier pour tous les numéros déjà utilisés, pour que les différentes rajout FM soient compatibles.

Est-ce qu'il faudrait pas se mettre d'accord sur certains numéro qu'on garde pour des pioches "commune". Je m'explique : les carte
350
sont toutes des objets : on garde
7350
pour les nouveaux objets FM ? Ca peut aussi être un moyen moins engageant pour ceux qui voudrait proposer leur petite idée d'objet.
De même pour les cartes
172
qui sont de l'artisanat indigène : on garde
7172
pour en rajouter ?
On garde les 70100 à 7108 pour des états :icon_hand_orange:
Enfin, que j'aimerai réserver : chaque statue des permet de piocher une carte
49
, on peut garder la
7049
pour proposer d'autre effet et connecter ainsi les contenus FM au continent de manières plus diverses.
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Pour l'instant ce qui est en préparation nécessite le jeux complet pour jouer.
Je n'ai pas trop utiliser le PNP mais c'est surement possible de l'agrémenter un peu.
A voir si ça motive certaines personnes de diversifier les zones de départ et de proposer d'autres îles qui pourrait se connecter au PNP.
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J'ai mis à jour le 1er post avec les idées principales qui ont été évoquées pour qu'elles ne se perdent pas dans le fil de la discussion.
Pour l'instant on a :
- des mini-quêtes pour chaque perso.
- une aventure sous-marine.
- des cauchemars.

Et pas mal de motivé.e.s.
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Bon, je sais pas si on tourne en rond vu que j'ai déjà répondu sur ce point dans les échanges précédents : je ne parle pas de "parité". De plus il n'y a pas "un" mais"des" féminismes dont la parité est un point de tension (avec, entre autre : la PMA, la GPA, la prostitution, le harcèlement, les violences sexuelles, le voile...).
Moi aussi je suis contre les discriminations, surtout "positives" c'est à dire des "privilèges". Mais ce sont de fait les hommes qui en bénéficient : le clivage existe bien en amont du féminisme. C'est même ce clivage inégalitaire qui est à la source des féminismes... Le nier ou accuser les féminismes d'en être la cause n'est pas nuancer mon propos mais le contredire.

@MasterZao : nous n'employons tellement pas les mêmes termes que je suis incapable de répondre à ta question. Pour moi il ne s'agit ni de "besoin", ni de "parité", ni de "justification", ni d'un jugement valant "partout et tout le temps"...
Envers qui une revendication d'égalité devrait-elle se "justifier" d'exister ? Qui d'autres que les personnes concernées par les discriminations pour définir là où leur parole ou leurs actes sont pertinents et légitimes ? Comment juger de l'extérieur la (contre-)productivité d'actes alors que parfois leur seuls réalisation est déjà une émancipation, une sortie de la place de relégation ?
Ce qui serait contre-productif c'est d'attendre sagement que ceux qui ont les privilèges acceptent de les remettre en cause ou valident les revendications et/ou moyens d'action qu'on choisie les dominé.e.s.


Mary Shelley, l'autrice de "Frankenstein ou le Prométhée moderne" est très intéressante.
Déjà être à l'origine d'une des créatures les plus mythique de l'imaginaire fantastique à 17 ans, en 1816, ça pose pas mal pour un 1er livre.
Mais elle est moins connues pour ses positions politiques. Si elle a grandi dans une famille politiquement radicale (sa mère est une féministe autrice de "Défense du droit des femmes" en 1792 et son père est un des fondateur de l'anarchisme tendance individualiste) son 1er roman marque une pensée qui prend ses distance vis-à-vis des positions de son père elle propose néanmoins une autre manière d'envisager un modèle alternatif au patriarcat.

Pour Mary Shelley la coopération et la solidarité qui se pratique usuellement par les femmes au sein des familles sont une voie pour envisager comment réformer l'ordre social.
Elle exprime l'idée que les personnes/groupes en positions subalternes (et/ou de dominées) construisent des conceptions politiques et sociales qui peuvent inspirer des alternatives aux modèles dominant.
Les réflexions autour de cette perspective et les recherches à partir des sphères "féminisées" ont donné la tension "Justice VS Care" qui a été une manière de renouveler les théories féministes.
Du coup, elle est non seulement précurseuse de la science-fiction mais aussi d'une des pensées féministes.

Avec Mary Shelley on a un exemple d'un effet de halo où la notoriété de la créature de Frankenstein a dépassé celle de la créatrice de son créateur...faut suivre.
Et avec Lovecraft on a un exemple de l'effet de Cthulhu : quand t'invente un grand ancien... ben t'assumes.
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J'ai fini un proto pour une mini-quête de Ferdinand (16 cartes).
Il n'y a que les mécaniques de décrites, aucune illustration ni texte d'ambiance, c'est tout fait à la main donc ça écorche les yeux.
Mais les volontaires pour tester, vous pouvez m'envoyer votre mail pour que j'envoie les scan des cartes (3 pages).

En effet pour le futur il faudra sans doute des outils collaboratif plus poussés.
Pour l'instant j'ai juste l'habitude des document d'écritures collectives style framapad.
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Merci. Titre modifié.
Pas de bug donc.
Juste une laborieuse découverte des fonctionnalités.
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Ha désolé, mais j'ai même pas vu la fonction...je suis en amont de l'erreur utilisateur.
Mais si je trouve le bouton je compte bien en faire une.
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J'ai :action_observe: mais...échec apparemment.
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Y a du potentiel dans l'idée des Cauchemars. Le seul truc qui pourrait me gêner c'est que ça "coupe" l'aventure à des moment non-choisie. On ne choisie pas tout le temps quand on dort du coup ça introduit une rupture dans l'aventure principale (d'autant plus importante que la mécanique devient lourde). Niveau RP c'est sur que c'est top.
Est-ce que l'idée d'affronter les défis des Idoles dans un univers onirique pourrait s'intégrer comme substitue au carte 49 (si mes souvenirs sont bons) qu'on pioche quand on pris les idoles ?
Bilan perso : si un évènement surgit il y a une mécanique légère, si on l'active on peut permettre plus lourd.
Mais pouvoir aux créateurs : si 3-4 personnes veulent réfléchir dessus faites un petit groupe de travail là-dessus et prenez vos décisions.

Pour ma part j'aurai besoin de 3-4 camarades pour concrétiser une mini-quête pour Ferdinand.
Déjà fait : toutes les cartes sont faites en brouillon, la moitié prête pour dessin et test.
Reste à faire : teste, équilibrage, modif' mécanique, dessin, narration. J'ai noté que SaturnNitrik, RGov et Banjocat était intéressez donc on peut commencer à réfléchir collectivement. Si j'ai oublié quelqu'un ou que ça motive d'autres personnes hésitez pas il y a encore 1 ou 2 place (5-6 personnes pour ce petit projet me semble le max pour fonctionner).

Pour finir : est-ce qu'un modo peut re-nommer le titre du sujet vu qu'on dépasse de loin l'idée de projet de mini-quêtes liées aux perso ? Un truc pus général ? "Projets Fan-Made" simplement ?
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Edito du modérateur :

Ce sujet regroupe initialement des messages hors-sujet (source). (Voir l'étiquette "Message déplacé il y a X temps")
Le thème est également une reprise de cet autre débat qui a eu lieu durant la campagne KS 2017.

Vous pouvez débattre ici, bien que l'ensemble des arguments et opinions semblent déjà avoir été présentés. N'oubliez pas la cordialité et le respect d'autrui. Si il devait y avoir manquement, le thème du débat serait bêtement relégué à un défouloir sans fin et le sujet finalement verrouillé...

N'oubliez pas que ce forum est un site officiel de jeu : nous souhaitons y échanger pour le plaisir et le partage de notre loisir.
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Je manie mal les chiffres, alors je vais faire une autre sorte de bilan.
Alors je préviens tout de suite il y a un long texte la-dessous. Sur la place des femmes dans l'histoire en plus. Si vous ne vous voulez pas vous gâcher votre soirée en vous prenant la tête sur cette question vous pouvez sauter tout ce qui est gribouillé après.
Je veux pas remettre de l'huile sur le feu d'une mare où pas mal de pavé on déjà été lancé. Mais je voulais faire part du chemin où les débat sur les personnage féminin m'ont entrainé. C'est pour moi une sorte de conclusion personnelle (pas une manière de clore le débat) sur cette question. Les différentes interventions m'ont obligé (merci) à approfondir mon argumentaire là-dessus. C'est aussi parce que je vous le dois (et parce que je pense que tout réflexion est forcément collective) que je le diffuse ici. Ça reste un positionnement personnel mais que j'essaie d'étayer par des travaux historiques.

Le moteur de départ c'est l'argument d'être "réaliste": de coller à une époque et/ou à un imaginaire. Objectif louable mais difficile tant notre histoire n'est pas "transparente" et ne se présente pas à nous dénuée de toute déformation. A partir de là j'ai voulu interroger nos rapports à l'histoire et à sa "réalité" comme argument dans les débats sur la place des femmes.
Attention y a même un plan et tout : on commence avec les mécanismes de discriminations qui ont limité l'accès au femmes aux sphère publiques où se joue la renommé et la postérité. Et on continue avec les mécanismes qui font que les femmes présente malgré tout dans l'histoire ont vu leurs contributions minorées voir niés.
De fait c'est l'histoire des sciences qui a le plus bossé sur cette thématique, c'est donc chez eux que j'ai trouvé de ressources pour ce qui suit (les références sont à la fin).

Donc on commence par : comment les femmes ont été tenue à l'écart des espaces d'étude et de recherche ?
Petit retour à une époque où les femmes devaient pouvaient suivre des cours si elle se cachaient derrière une tenture, pouvaient passer des examens mais qui n'étaient pas qualifiant et se déguisaient en hommes pour accéder à des activités interdites. Pour beaucoup et ici pour Ruskin : "l'intelligence de la femme n'est ni inventive ni créative. Sa grande fonction est la louange" ou l'imitation. Comme critique d'art il fut prompt à repérer la faiblesse de la main féminine (une fois qu'il savait qui était l'auteur de l’œuvre). Edward Clarke (prof à Havard) reconnaissait la possibilité pour une femme d'étudier et de réussir, mais que cela ruinerait sa santé et celle de ses enfants. On prend conscience du risque que prenait la marquise du Châtelet en résolvant de tête des divisions à 9 chiffres, tout ça pour devenir mathématicienne et physicienne...
Pour Schopenhauer, seuls les hommes disposent de l'objectivité nécessaire au génie et les femmes restent l' "intermédiaire" entre l'enfant et l'homme. Cette accusation de manque d'objectivité ou de capacité d’abstraction a fait que, jusque dans les années 70, la science "validait" l'idée de Kant que les femmes avaient un sens de la justice inférieur à celui des hommes (jusqu'à ce que le concept de "care" en fasse une critique complète.)
C'est cette prétendue infériorité en terme d'objectivité et d'abstraction qui a servi d'argument pour éloigner ou interdire aux femmes l'accès aux sphères scientifiques ou politiques.

Bon, ici on pourrait conclure que l'époque était donc bien sexiste, qu'elle limitait les possibilités des femmes pour "réussir" dans un domaine autre que domestique. De ce constat on peut alors penser que les références artistiques ou les imaginaires liés à ces époques soit "légitimement" sexistes par soucis de réalisme. Ça serait même hypocrites (et sexiste) de faire croire qu'il y avait une égalité hommes/femmes en donnant une vison déformée de la "réalité" historique.
De là on peut débattre si un jeu est une référence au passé ou un objet culturel actuel...mais ça sera pas la question ici.
La réflexion peut aller un peu plus loin et observer qu'en plus des mécanismes d'éloignements des sphère publique (art, politique, science, travail...) il y a à l’œuvre des processus d'invisibilisation des femmes ayant dépassées ces obstacles.

Pour ça on va aller piocher 3 concepts de l'histoire des science : les effets de Halo, de Matthieu et de Mathilda.

- Effet de halo (R. Merton, 1960) : il s'agit de la personnalisation/individualisation d'une découverte. Ce mécanisme tend à faire disparaitre tout le coté collaboratif des travaux de recherches, les travaux similaires contemporains ainsi que l'aide des proches.

- Effet Matthieu (Merton aussi) : sert à rendre compte de la distribution inéquitable de la gloire où ceux qui ont déjà le plus de gloire en accumule encore plus, au détriment de ceux ayant moins de notoriété. L'effet de Matthieu montre que les recherches scientifiques renforcent les positions de pouvoirs initiales, loin d'une distribution au mérite.
L'effet de halo et l'effet de Matthieu explique la focalisation sur certains scientifiques et rappel qu'il existe des "oubliés de l'histoire" et une injustice dans la distribution de la postérité.

- Effet Mathilda (M. Rossiter, 1993) : l'historienne des sciences montre que l'effet Matthieu est démultiplié quand il agit dans les rapports homme/femmes, au détriment des femmes. Elle exhume plein de travaux de femmes scientifiques, jusqu'au moyen-age pour un de ses exemples canonique (une femme médecin italienne dont un moins "corrigeât" les écrits en la masculinisant, tant il était impensable qu'une femme produise de tels écrits), travaux qui ont été minorés, oubliés voir attribués à des contemporains hommes.

Ces trois concepts expliquent bien je trouve les étapes des mécanismes d'invisibilisation des femme de l'histoire. Et si ceci a bien été documenté dans l'histoire des sciences, les recherches se font sur l'histoire du travail, des art, de la politique, de la guerre,...
Le point crucial de ce raisonnement est qu'il modifie radicalement le statut de l'argument de la "réalité" historique : minorer la place des femmes c'est redoubler, faire perdurer cet écriture de notre histoire, et ce jusque dans nos imaginaires.

Bon, faudrait arriver à un rapport avec la question des "exploratrices".
Les missions d'exploration avait bien souvent une dimension scientifique, univers duquel les homme les ont tenues éloignées puis ont minimiser leur place. Et je pense que les effets de halo et Mathilda ont influencé la manière d'écrire et de raconter l'histoire des découvertes et explorations (on redécouvre par exemple le rôle des femmes dans la colonisation, notamment pour "civiliser" les "sauvages").
La question d'une "juste" représentation est donc difficile parce qu'elle demande de ré-évaluer ses propres visions de l'histoire.

A partir de là on peut se dire :
- qu'on re-découvre notre histoire peu à peu (notamment grâce aux travaux féministes ou décoloniaux)
- que l'imaginaire que nous avons d'une période n'est pas anodine ou neutre mais est influencé par cette invisibilisation historique des femmes.
- que l'invisibilisation "sur le moment" des femmes perdure à travers notre vision de l'histoire qui redouble cette invisibilisation.
- que chacune de nos productions (d'un jeu ou d'un discours), chacun à notre niveau, renforce ou fissure la vision faussée que nous avons de l'histoire.
- que cette vision faussée est en adéquation avec les discrimination structurelles que subissent les femmes aujourd'hui.

Il me parait donc difficile de justifier la faible représentation des femmes dans des productions culturelles, artistique ou ludique en s'appuyant sur une "réalité historique" ou un respect d'un "imaginaire de l'époque". C'est surtout notre vision de l'histoire qui est en question, et force est d'admettre que ce récit continue à minimiser le rôle des femmes dans l'histoire. Ce n'est pas un procès aux Poulpes en particulier, ils nagent comme nous tous dans cette société sexiste, dont nous sommes tous, sur certains plans, le reflet. Déconstruire nos préjugés prend du temps, à chacun de juger si on lui accorde l'importance que cela "mérite".
Je précise qu'on disant tout cela je n'attaque pas les personnes, auteurs de jeux ou participants de ce forum. Entre "l'Histoire", la recherche en histoire et nous il y a tout un tas d'institution qui nous ont appris une histoire basée en autre sur cette minimisation du rôle des femmes. Reste que se sont les individus qui font (ou non) un pas de coté pour ne pas reproduire cette représentation de notre histoire. En gros on est pas responsable de la culture dans laquelle on a grandi, notre liberté est de l'interroger, d'en critiquer les mensonges et de dénoncer les injustices qu'elle permet.

Je sais que j'ai été trop long, et en plus je vais rajouter quelques sources pour celles et ceux que ça intéresse.
Sur l'effet Mathilda :
La page wiki pour la base et les exemple du XXème siécle :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Matilda
De l'effet Halo à l'effet Mathilda :
https://www.eveprogramme.com/9300/au-fait-cest-quoi-leffet-matilda/
Pour aller vraiment plus loin un article du CEDREF (Centre d'enseignement et de recherche pour les études féministes) de Paris Diderot : https://cedref.revues.org/503


Désolé pour tout ceux que ça saoule ce genre de débat, mais c'est le cheminement que j'ai eu au long des lectures du forum pendant cette campagne. Je ne savais pas à quel point c'était un débat récurrent mais ça m'a permis de structurer un peu plus ma pensée sur ce point.
Du coup merci à tous (détracteurs en tête ?) pour avoir alimenté et supporté le débat assez longtemps pour me faire réfléchir jusque là.
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Je suis tellement d'accord avec toi Kornetmuse que j'aimerai pouvoir liker ton message.